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L'île de la Réunion
Quoi de mieux pour vous parler de la réunion que de commencer par la volcan ? Après tout c'est une île volcanique, sortie de l'eau grâce au piton des neiges (qui s'est éteint depuis), c'est maintenant au tour du piton de la fournaise de continuer à agrandir l'île. Toujours en activité, il arrive régulièrement qu'il "pète", et qu'il envoie une nouvelle coulée de lave, mais pas de panique pour le reste de l'île, le volcan est bien entouré par les "remparts" sorte de murs montagneux de plusieurs centaines de mètres de hauts et long de plusieurs kilomètres. C'est d'ailleurs par là que l'on commence la randonnée pour atteindre le sommet. Et comme il est conseillé sur place, nous nous y sommes rendus très tôt le matin et avons commencé par descendre les remparts entourés par les nuages bas, nous plongeant dans une atmosphère digne des meilleurs films de science fiction. Il fait froid, l'air est humide et la végétation nous donne l'impression d'être sur une autre planète.
Toujours dans un paysage lunaire, nous voici maintenant en bas du rempart. Il est tôt, et la brume ne s'est pas encore levée, ce qui renforce l'atmosphère étrange de ce lieu tout en nous donnant l'impression d'être seuls au monde. Le monde a disparu autour de nous tandis que nous marchons sur d'anciennes coulées de lave solidifiée, toutes différentes les unes des autres. Chaque coulée a sa propre texture, son propre type de relief et parfois même sa propre couleur, tandis que le volcan joue toujours les timides et refuse de se montrer.
C'est seulement arrivés en haut du volcan que le ciel montre le bout de son nez. Et arrivés là-haut les nuages arrivent aussi vite qu'ils partent, en quelques minutes on passe d'un panorama dégagé à une brume épaisse, et on se rappelle alors ce que l'on nous a dit plus tôt: il y a trois choses essentielles à toujours avoir dans la voiture à la réunion, de l'eau, un parapluie et de la crème solaire. Car maintenant il fait chaud, et l'altitude amplifie l'effet du soleil. Nous marchons toujours sur d'épaisses coulées de lave solidifiée et l'immensité du volcan nous fait nous sentir minuscule. Nous croisons alors quelques randonneurs venus comme nous très tôt profiter de l'endroit. Il fait beau, il fait bon, le paysage lunaire est magique et seuls quelques points de peinture blanche au sol indiquant le chemin nous rappellent la civilisation. Cet endroit est décidément hors du commun.
Après le volcan et les hauteurs, c'est en bord de mer que je vous amène. Voyez vous, l'avantage avec une île, c'est qu'on peut relativement rapidement en faire le tour, et que d'un coté vous avez les levers de soleil, et de l'autre les couchers. Or quand ceux-ci se reflètent dans les eaux calmes d'un bord de mer paisible de début de soirée, ils prennent tout de suite une dimension magique, hors du temps.
Cette fois ci c'est sur plusieurs jours que s’étalera notre randonnée. Pour commencer nous dormons dans le cirque de Salazie où nous avons trouvé un gite et un bon cari, histoire d'être en forme pour le lendemain. C'est tôt le matin et après un bon petit déjeuner que nous partons, le temps est brumeux, l'air est empli d'humidité et en quelques minutes à peine nous sommes trempés (c'est pour cette raison qu'il n'y aura pas de photo du départ). Nous ne quitterons plus les nuages tant que le soleil ne sera pas levé et n'aura pas eu le temps de réchauffer l'île. Nous montons, beaucoup, longtemps et la végétation qui nous accompagne change petit à petit pour finir par ressembler étrangement à celle des Alpes. Conifères, mousses, flaques d'eau boueuse accompagnent maintenant notre périple. (oui il peut être surprenant que je m'étonne de trouver de la boue. Sachez que dans les Bouches-du-Rhônes ce n'est pas quelque chose que l'on croise souvent. De la terre, de l'eau, de la boue... Ici ça n'arrive qu'une fois par an.)
Après plusieurs heures de marche et une fois le col des Fourches passé, nous redescendons maintenant vers Mafate. Nous traversons alors une foret étrange aux arbres sinueux et moussus qui me fait beaucoup penser aux images que l'on a du bayou. L'atmosphère ici est complètement différente, et nous croisons alors quelques randonneurs matinaux. Le soleil commence à pointer le bout de son nez et à nous réchauffer. Mafate nous accueille alors que la faim commence à arriver. Heureusement nous sommes à la réunion, et partout où il y a des gens il y a aussi à manger.
Après avoir crapahuté toute la journée, nous arrivons au gite: il est 14h passées, l'hôte nous annonce que le repas se tiendra à 19h30. Nous décidons alors de repartir visiter un peu Mafate. Après un peu plus d'une heure de marche et une descente à vous faire angoisser à l'idée de la montée, nous arrivons aux Cascades Trois Roches. La lumière est prise dans les nuages, les conifères et la rivière se mêlent à la brume et donnent au panorama un style que l'on attendrait pas à la Réunion. Quelque chose ici donne l'impression d'être au Canada, et la seule chose que nous pousse à remonter après quelques temps passés sur les lieux c'est la promesse d'un cari poulet au feu de bois une fois arrivés au gîte.
En remontant des cascades Trois Roches, nous traversons à nouveau la plaine aux sables. La fin de journée faisant apparaître une forte brume nous plonge dans une atmosphère onirique. Il y a quelque chose de presque mystique dans l'air, nous flirtons avec les nuages et l'espace de quelques instants le monde entier disparaît, C'est beau, calme, et étrangement apaisant.
Après avoir passé la nuit dans un gîte au milieu de la forêt nous sommes réveillés par le chant des oiseaux, et c'est ragaillardis par le cari de la veille et une bonne nuit de sommeil que nous repartons. Nous mettons donc le cap sur Cilaos par le col du Tailbit, qui nous offre un point de vue imprenable sur Mafate. La réunion, c'est beau mais ça se mérite, le chemin est escarpé et même si nous sommes toujours le matin, le soleil et la température commencent à être écrasants.
Pendant tout notre périple vers Cilaos, nous n'avons pas été seuls. Le piton des neiges nous à accompagnés toute la journée, comme pour nous appeler à le gravir. Tantôt brumeux et mystérieux, tantôt ensoleillé et majestueux, il donne l'impression de veiller sur l'ile. Après tout il en est le père.
Nous avons marché toute la journée pour enfin arriver à Cilaos, après bien des efforts. Et c'est après quelques douleurs musculaires, coups de soleils et irritations que nous avons pu nous poser dans ce qui allait être notre chambre pour la nuit, une suite avec vue sur le piton des neiges. Après quelques minutes/heures de repos à la piscine de l'hôtel (toujours avec vue) et quelques péripéties au restaurant (très bon soit dit en passant), nous n'étions toujours pas rassasiés. Fort heureusement le cirque de Cilaos est pourvu d'un lac dans lequel se reflettent les étoiles et autour duquel passe un petit chemin bétonné. Parfaite ballade digestive. Mais alors que chaque personne que nous croisions commençait à ressembler plus à une silhouette qu'à une personne, nous prenons la décision de rentrer nous laisser bercer par le silence de la nuit dans un lit douillet. Aujourd'hui la réunion aura eu raison de moi. C'était une belle randonnée,
c'était une belle journée.
C'est ainsi que s'achève cette petite série sur la Réunion, qui nous a si bien accueillis pendant ce court séjour.
Réunion ile intense, tu portes bien ton nom: Tes épices, ta musique et ton rhum nous enivrent alors que tes paysages toujours spectaculaires nous transportent. Je me rappelerai longtemps du goût de tes plats et de la chaleur de tes habitants. La variété de tes plats et de tes cultures est fantastique et ton histoire est aussi riche que les climats qui t'agrémentent.
Et pour toutes ces raisons, ce n'est pas un "adieu" mais un "à bientôt" que je te dis.
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